Il y a 50 ans, lors du 1er Conseil Syndical, Monsieur Fricotté, élu Président, précisait dans son exposé : « Avant la dernière guerre 1939-1945, à nos communes de caractère rural suffisait amplement un réseau d’évacuation des eaux des plus élémentaires. Des fossés à ciel ouvert se jetant dans des dépressions naturelles écoulaient les eaux presque limpides parce que peu utilisées. L’accroissement récent et sensible de la population et l’usage fait par elle des moyens modernes d’hygiène et de propreté ont amené les communes à augmenter le volume d’eau mis à la disposition des habitants. Ces augmentations de volume et de pollution des eaux usées ont rendues les anciens réseaux d’évacuation insuffisants et insalubres, c’est pourquoi dès le début de 1961 les municipalités d’Epône et de Mézières ont voté le principe d’une restructuration totale des réseaux. »
Et dans les années qui suivirent, la Présidence fut assurée au gré des élections par des représentants d’Epône et de Mézières qui ont chacun à leur tour participé à la construction des ouvrages de transport et de traitement des eaux usées.
C’est donc à partir de 1962, que les gros investissements ont été décidé et réalisés, en particulier, le collecteur ovoïde qui reprend toutes les eaux d’Epône et de Mézières pour les conduire vers la station et la Seine, véritable colonne vertébrale du réseau. Puis ce fut les collecteurs secondaires, rue de Chauffour, avenue de la Gare, rue Renard Benoit, route de Velannes, etc.
Dans les années 1970-1980, les réseaux séparatifs du quartier de la gare et de la zone d’activité de la couronne des prés à Epône qui ont été à l’origine du premier poste de relèvement des eaux usées vers le collecteur principal, géré par le Syndicat.
De 1980 à 1990, le Syndicat a fonctionné au régime minimum en partie, en raison de la difficulté pour obtenir des aides de l’Agence de l’Eau qui nous avait classé non prioritaire.
En 1992, la loi sur l’eau réveille les consciences. Elle précise, dans son article premier : « L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général. En matière d’assainissement, le Maire a une obligation de résultats et il lui incombe de choisir les moyens les mieux adaptés lui permettant de les respecter. »
C’est pourquoi dès 1994, le Syndicat a lancé l’étude d’un schéma directeur d’assainissement dont le but était de diagnostiquer les réseaux, définir les pollutions et les débits à traiter, programmer les actions à mener et mettre en place les plans de financement.
Elu en 1989 du Conseil Municipal de Mézières et Vice-Président du Syndicat, j’ai été amené dans le cadre de mes fonctions à travailler sur la future station d’épuration. Elu Président en 1995, je reprends les études en cours en participant activement à la réalisation de la cartographie de nos réseaux puis s’enchainent la signature des contrats eau, le dossier d’autorisation préfectorale, l’étude d’impact et l’enquête publique, le dossier de permis de construire de la station, en 2000 et 2001 acquisitions des terrains. Fin 2002, début de la construction de la station par OTV Construction.
Mise en essais au printemps 2005, avec un niveau de traitement en avance sur les règlements. Cette réalisation qui nous a pris 10 ans est couronnée en 2007 par la certification ISO 14001, obtenue conjointement avec VEOLIA, notre exploitant.
Le traitement des eaux usées terminé, nous nous sommes préoccupés de la réhabilitation des réseaux et du renforcement des structures du Syndicat, pour pouvoir respecter les obligations réglementaires, dont les principales actions ont été :
- L’actualisation du schéma directeur d’assainissement,
- L’établissement des schémas de zonage,
- Le règlement intérieur du SIAEM,
- Une campagne de visites chez les particuliers, en vue de la déconnexion des fosses septiques, afin de respecter l’arrêté préfectoral d’autorisation.
Pour ce qui concerne les travaux, le SIAEM a réalisé outre des travaux d’entretien importants sur le poste de pompage de la zone des Prés à Epône :
- Des extensions de réseaux et des boîtes de branchement liées à la déconnexion des fosses,
- La création d’un collecteur d’eaux usées pour les habitants du Chemin Vert, pour le compte des communes,
- Diverses études de faisabilités en vue de réduire les risques de débordement des eaux pluviables dans quelques rues.
L’évolution du Syndicat s’est faite progressivement au fur et à mesure du volume de ces travaux et des obligations administratives.
A l’origine du Syndicat dans les années 1960, la partie administrative était simple. Le budget comportait deux pages écrites sur un cahier, la correspondance se faisait par lettres manuscrites, les dossiers étaient établis par les services de la DDE, y compris le suivi des chantiers. Dans les années 1990, la partie budget était encore assurée par une des secrétaires de Mairie à la main sur des tableaux et les courriers tapés à la machine à écrire par des personnes de bonne volonté. Vers les années 2000, la DDE n’ayant plus les moyens pour nous aider sur les dossiers techniques et la complexité du budget M49 (spécifique à l’eau et l’assainissement) nous avons recherché une secrétaire puis plus tard un technicien.
En 1961, les communes ont créé le SIAEM pour lui transférer leur compétence assainissement, 50 ans après le SIAEM rend cette compétence et disparaît. Simultanément les communes transfèrent cette compétence à la CAMY.
C’est chose faite depuis le 31 décembre 2011. Les droits et obligations du SIAEM ont été transférés y compris l’actif, le passif et le personnel.
Le SIAEM est dissous de plein droit par l’arrêté préfectoral du 20 décembre 2011, c’est donc la CAMY qui est seule compétente en matière de collecte et de traitement des eaux usées des communes d’Epône et de Mézières. En tant que "ex-Président" je vais essayer de continuer la mission qui m’a été confiée par le comité syndical jusqu’à la dissolution du Syndicat qui ne pourra avoir lieu qu’après avoir soldé les comptes de 2011 et reçut le quitus de notre trésorier public.
Il y a près de 23 ans que je m’occupe du SIAEM et je le vois disparaître avec un peu de tristesse. C’est également avec beaucoup d’émotions partagées qu’au cours du pot de départ du personnel du Syndicat, j’ai dit combien j’avais apprécié les années passées en compagnie de Sylvaine Lemarchand et de Benoit Chabaud qui travaillent à la CAMY depuis le 2 janvier dernier. Ils ont retrouvé une équipe compétente et sympathique qui les a très bien accueillis.
Merci aux Maires des deux communes qui m’ont fait totalement confiance. Merci également aux membres des comités syndicaux successifs qui m’ont apporté au gré des élections municipales leur concours.
Claude BONNET